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Filière banane, les acteurs échangent sur les conditions sociales des producteurs

Mis à jour le 30 septembre 2024
Publié le 30/09/2024 à 4:09 , , ,

Quelles conditions de travail décent aux producteurs de banane en Côte d’Ivoire ? Les acteurs de la filière ont pris part à une rencontre de trois sur la question. Le rendez-vous a pris fin le jeudi 26 septembre 2024. 

 

Cette activité était centrée sur la responsabilité partagée et le salaire décent pour les producteurs de la filière banane.

Elle est une initiative de l’Organisation des producteurs-exportateurs de bananes, d’ananas, de mangues et autres fruits de Côte d’Ivoire (OBAM-CI).

Elle a eu lieu en collaboration avec l’Organisation centrale des producteurs-exportateurs d’ananas et de bananes (OCAB), et en partenariat avec Afruibana.

La Côte d’Ivoire est le premier pays producteur africain de bananes et le 7ème mondial. La filière représente 3% du PIB national et plus de 45 000 emplois.

Mais 80% de sa production est exportée vers l’Europe où elle fait face à la concurrence croissante des producteurs d’Amérique latine.

En outre, elle est vendue à bas prix par les acteurs de la grande distribution internationaux, afin d’attirer les consommateurs vers leurs rayons Fruits & Légumes.

Au regard de ces difficultés, la filière entend organiser une réponse collective, en réunissant tous les acteurs de la chaîne de valeur, des producteurs aux distributeurs internationaux, afin de garantir des conditions de travail dignes aux producteurs de banane ivoiriens.

Et ce, à travers un groupe de travail paritaire qui se penchera sur le salaire décent et les bonnes pratiques sociales avec l’objectif d’atteindre un accord de branche d’ici fin 2026.

Kakou Gervais, le vice-président de Afruibana a rappelé que la rencontre a conduit les participants au cœur du dialogue social, avec une séance de travail aux côtés du groupe paritaire chargé de négocier l’accord de branche.

Pour sa part, Ekpo Guy Serge, le directeur de la réglementation du travail, représentant le ministre de l’Emploi et de la Protection Sociale, la récente rencontre était une étape en faveur de l’engagement des autorités envers un dialogue constructif sur les salaires décents et la responsabilité partagée dans le secteur de la banane en Côte d’ivoire.

Selon lui, la production de bananes ne peut se faire au détriment des conditions de vie des travailleurs.

C’est pourquoi, dit-il, « notre vision commune doit se centrer sur l’établissement des standards de travail dignes garantissant à chacun un salaire décent qui reflète à la fois les efforts fournis et les défis rencontrés.

Il est du devoir de chacun de promouvoir des initiatives qui favorisent la transparence, l’équité et le respect des droits des travailleurs dans toute la chaîne de valeur de la banane ».

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Concernant la Côte d’Ivoire, il a souligné que l’État a entrepris un ensemble de politique visant à la réalisation du bien-être social.

Il cite notamment le Programme pays pour la promotion du Travail Décent (PPTD).

Pour parvenir à réaliser ces objectifs, dira-t-il, le gouvernement s’appuie sur la participation des partenaires sociaux, clé de voûte du dialogue social.

Représentant le ministre d’État, ministre de l’Agriculture, le président de la FETBACI a salué la démarche “d’avant-garde” entreprise par les acteurs de la banane.

« Elle illustre la dynamique que le gouvernement s’efforce de promouvoir en matière de travail et de santé.

Cette initiative est également porteuse d’espoir et renforce la confiance en l’avenir d’une agriculture prometteuse pour la Côte d’Ivoire. Elle démontre que nous pouvons ensemble relever les défis de notre époque.

Notre souhait est que ces acteurs dans un dialogue comme celui observé puissent parvenir à des décisions concertées qui permettent à chaque partie de sortir gagnant du travail qu’il mène pour le développement de la Côte d’Ivoire », a-t-il soutenu.

Invitant les acteurs de la grande distribution européenne à s’associer à cette démarche, il a également souhaité que leur exemple puisse inspirer les acteurs d’autres filières du secteur agricole ainsi que tous les autres secteurs de l’économie ivoirienne.

La rencontre s’est conclue par la signature de la charte de fonctionnement du groupe de travail paritaire, ayant pour vocation de négocier l’accord de branche qui permet d’harmoniser l’ensemble des pratiques salariale du secteur pour répondre à la question des « 4 décences ».

Tristan Sahi

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